Deux idées me viennent à l’esprit pour nommer ce château, château Mikado ou château Jenga, pour la similarité de la visite avec les jeux de société.
Arrivés sur place en fin de matinée, ma co-exploratrice et moi commençons par visiter un petit carré situé à quelques dizaines de mètres du château. Ça m’a beaucoup fait penser au square des amoureux, beaucoup de points communs, petit lieu clos, des grilles en fer forgé, des buis, une nature qui reprend ses droits, à ceci près que le lieu est plus lugubre puisque c’est… un cimetière.
Puis on se dirige vers l’objet principal de la visite, on passe au travers d’un gigantesque verger d’arbres centenaires plantés de façon à former quelques allées couvertes. Balade entre des âmes torturées.
Enfin, la silhouette du château apparaît plus clairement, majestueux et typique d’un château de princesse. L’accès se fait de plus en plus compliqué à mesure qu’on s’approche, les ronces devenant plus denses. La façade ouest est couverte d’un échafaudage qui, si on s’y intéresse, montre le début de travaux de réfections et non de travaux de consolidation, c’est dommage car en se centrant sur la cosmétique c’est toute la structure du château qui a été oubliée. Passé la porte d’entrée principale, le ton est donné, on marche sur les éboulis du toit et de l’étage supérieur. Finalement les lieux sont parsemés de poteaux métalliques semblables à ceux qu’on trouve sur les chantiers d’immeubles pour maintenir les coffrages à béton, témoins d’une ultime tentative de sauvetage et de report d’un drame annoncé. Sauf qu’ici ils supportent littéralement la structure du bâtiment, pour ceux qui tiennent encore toutefois… une bonne partie de ces poteaux est par terre, sous les gravats de ce qu’ils devaient retenir. La partie nord du château est en meilleur état et a été aménagée il y a une dizaine d’année pour loger les ouvriers du chantier, quelques traces de vie, rares dans ce qui subsiste des lieux. Sortie du côté est du château, l’occasion d’admirer ce qu’a pu être cette demeure, l’occasion aussi de voir qu’aucune partie de celle-ci n’est épargnée par la ruine. Comparé à la seule photo “récente” que j’avais trouvée avant de m’y intéresser, une tour s’est effondrée et les parties attenantes montrent qu’elles ne vont pas tarder. Un tour par la longue cave, à peu près en état, et nous décidons de repartir après avoir fait un tour du bâtiment. De loin, le château vomi littéralement ses débris par ses fenêtres, en s’éloignant, on entend quelques bruits de pierres chutant… Dans peu de temps il ne restera rien ici et il est déjà bien trop tard pour envisager une sauvegarde ne serait-ce que des murs.
Bilan :
– La prochaine fois, ce sera avec les casques sur la tête pour des explos comme ça.
– Petites pièces, château tout en longueur, le grand angle Tokina 11-18mm était presque parfait, l’idéal serait un objectif qui couvrirai le 10 à 30mm environ.
– Plusieurs batteries en stock c’est confortable, ça permet de ne pas tout le temps éteindre le reflex entre deux photos.
– 4 mains c’est pratique pour éclairer une cave quand on prend une photo ;)
– Pouah on se pèle les mimines quand il gèle !